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Une mobilisation communautaire contre l’EACOP à Mont-Ngafula

Le Mouvement des Jeunes pour la Protection de l’Environnement (MJPE RDC) a organisé, le 21 mars 2025, un événement à Mont-Ngafula pour la Journée internationale des forêts. Son objectif était de sensibiliser les communautés aux dangers du projet d’oléoduc EACOP, qui menace les écosystèmes africains par la déforestation et la perte de biodiversité.

L'événement a mis en avant l'urgence de protéger les forêts congolaises et a réuni jeunes, leaders communautaires, agriculteurs et femmes autour d'un débat inclusif. Une présentation a détaillé les conséquences négatives de l’EACOP, notamment la destruction des écosystèmes et les impacts sociaux.

21 mars 2025 – Journée internationale des forêts
À l’occasion de la Journée internationale des forêts, le Mouvement des Jeunes pour la Protection de l’Environnement (MJPE RDC) a organisé un échange dans la commune urbano-rurale de Mont-Ngafula au quartier Mayo. Cet événement, tenu le 21 mars 2025, visait à alerter sur les dangers du projet d’oléoduc EACOP et à mobiliser les communautés locales pour la protection des forêts africaines.  
En début de l'événement, il a été rappelé l’urgence de lutter contre les projets extractivistes menaçant les écosystèmes. Suivait une présentation du MJPE RDC, mettant en lumière ses actions pour la justice climatique et la défense des forêts congolaises.  
Les participants, composés de jeunes, de leaders communautaires, d’agriculteurs et de femmes, ont ensuite été invités à se présenter, créant ainsi un espace d’échange inclusif. Un exposé sur la Journée internationale des forêts a souligné le rôle crucial des forêts dans la régulation du climat et la subsistance des populations.  
Le cœur de l’événement fut la présentation des risques liés à l’EACOP : déforestation massive, perte de biodiversité, et impacts socio-économiques pour les communautés. Des photos et témoignages ont illustré les conséquences déjà observées, comme l’abattage d’arbres centenaires.  
Engagements et témoignages percutants
La séance de questions-réponses a permis d’approfondir les alternatives durables, telles que les énergies renouvelables. L’émotion a atteint son paroxysme lors de la prise de parole de Mme Bebeline, une habitante du quartier, qui a dénoncé avec véhémence : « L’EACOP détruit nos forêts sans raison. Nos enfants méritent un avenir vert, pas un désert de pipelines ! ».  
Les participants ont ensuite pris l’engagement symbolique de sensibiliser leur entourage et de soutenir des actions locales, comme le reboisement et le plaidoyer contre les projets pétroliers.  
Une banderole et des message arborant des slogans chocs (« Pas de pétrole au prix de nos forêts ! ») et des T-shirts aux couleurs du MJPE RDC ont renforcé la visibilité de l’événement. Une séance de prise de photo de famille a sanctionné la fin de cette activité.
L’EACOP, un projet controversé aux multiples dangers
Lancé en 2021 sous l’impulsion de multinationales et de gouvernements, l’EACOP est un oléoduc de 1 443 km reliant les gisements pétroliers de l’Ouganda au port tanzanien de Tanga. Malgré les promesses de développement, ce projet incarne une menace sans précédent : destruction de 2 000 km² d’écosystèmes, déplacement forcé de milliers de personnes, contamination des ressources en eau, et émissions massives de CO₂.  
Dès son annonce, l’EACOP a été décrié par les organisations de la société civile, locales et internationales. Des rapports d’ONG comme Greenpeace et Global Witness ont documenté ses violations des droits humains et son mépris des normes environnementales. En RDC, où les forêts absorbent 10 % des émissions mondiales de carbone, le MJPE RDC et d’autres collectifs dénoncent un « écocide programmé », appelant à privilégier les énergies renouvelables.  
Cet échange à Mont-Ngafula s’inscrit dans cette résistance globale. Elle rappelle que la protection des forêts n’est pas une option, mais une nécessité vitale pour l’Afrique et la planète.  
« L’EACOP doit être stoppé. Notre combat continue, car chaque arbre abattu est une partie de nous-mêmes qui disparaît. »— Collectif des communautés riveraines.
Sur le plan international, une coalition d’ONG africaines prépare une plainte devant la Cour pénale internationale pour crime climatique, soutenue par des preuves recueillies lors d’activités comme celle de Mont-Ngafula. Parallèlement, des initiatives citoyennes, comme des pétitions et des boycotts ciblant les entreprises impliquées dans l’EACOP, gagnent en visibilité. L’espoir réside dans la jeunesse : des programmes éducatifs sur l’écocitoyenneté seront lancés dans les écoles de la région, formant une génération consciente des enjeux climatiques.